Qui sommes nous ?

 

 

 

Cher-e-s camarades révolutionnaires antifascistes, cher-e-s frères et sœurs du Peuple, BIENVENUE sur le tout nouveau site de l’Action Antifasciste des Alpes Arpitanes.

 

Pourquoi « Alpes arpitanes », nous direz-vous ? Parce que notre terrain de mobilisation et d’action veut englober, en plus de la Savoie historique, toutes les « Alpes du Nord » des livres de géo : de la région de Grenoble au lac Léman, de la crête des Alpes au Rhône et à la plaine de l’Isère, en lien avec les régions voisines (Bugey, pays de Gex, Alpes « du Sud » occitanes) et en liens internationalistes avec les camarades révolutionnaires et antifascistes de Romandie, du Val d’Aoste, du Piémont.

 

Mais alors, pourquoi Alpes arpitanes et pas « du Nord » ? Et bien, tout simplement, parce que Arpitan (qui vient de Arp = Alpe, et signifie « celui qui va travailler sur l’alpe », « montagnard » ou « berger ») désigne la culture populaire historique de cette région, ainsi que de la région de Lyon et de St-Etienne, du Jura, de la Romandie dans l’Etat suisse, du Val d’Aoste et des Vallées arpitanes du Piémont dans l’Etat italien.

 

Être antifasciste pourrait, pour les personnes intéressées par cette démarche, se résumer ainsi : LE CAMP DU PEUPLE EST NOTRE CAMP. Nous sommes toujours du côté des masses populaires, de l’exploité-e et de l’opprimé-e, même si il ou elle se trompe de drapeau (on pense au drapeau de la religion, notamment) mais en travaillant toujours, bien sûr, à l’amener sous le seul drapeau tourné vers l’avenir : le drapeau de la RÉVOLUTION, et en désignant toujours la SEULE VRAIE cause de ses malheurs : pas l’immigré, pas « le Juif » ni un quelconque « lobby », pas le « mondialisme », pas « les franc-maçons » ni « les illuminatis », ni « les Blancs », mais LE MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE et son pourrissement monopoliste (cause de l’exploitation sans limites), impérialiste (cause du racisme) et finalement fasciste.

 

Donc, étant DANS LE CAMP DU PEUPLE, nous défendons la culture populaire qui s’est formée au cours des siècles sur le territoire où nous vivons, dans ses conditions économiques et son écosystème particulier : la culture ARPITANE, et nous donnons son nom à nos magnifiques Alpes.

 

Nous défendons cette culture populaire contre l’uniformisation et l’oppression culturelles que veut lui imposer la bourgeoisie, qui ne se contente plus (depuis le 18e siècle) de faire de l’argent avec la sueur des prolétaires, mais veut DIRIGER ET MODELER LA SOCIETÉ À SON IMAGE. Cette bourgeoisie s’est dotée à partir du 16e siècle, d’abord à travers les rois absolus puis (en 1789) à travers ses propres institutions, d’un instrument : l’Etat France. Un processus achevé par Napoléon, puis peaufiné par son neveu Napoléon III, la IIIe République, et la Ve avec De Gaulle.

 

Nous défendons la culture du Peuple, mais aussi ses droits démocratiques et sociaux piétinés chaque jour par la bourgeoisie, dont les intérêts sont par nature opposés et inconciliables avec les nôtres. Un modèle pour nous est la lutte menée, dans les Alpes de l’Etat italien (vallée de Suse), contre la ligne de TGV Lyon-Turin (TAV) : un projet 100% conforme aux intérêts des bourgeoisies françaises et italiennes, qui n’intéresse en rien et même, est contraire aux intérêts des masses populaires des terres traversées, y compris aux deux extrémités, dans les régions lyonnaise et turinoise. Cette lutte est pour nous un exemple de ligne de masse : partant des préoccupations concrètes et immédiates des masses populaires, elle a été pour beaucoup une porte d’entrée dans le militantisme qui les a conduit-e-s finalement jusqu’à différentes organisations révolutionnaires.

Nous souhaitons qu’une lutte du même niveau se développe sur notre versant, en lien avec celle du Val de Suse.

 

Mais qu’on se comprenne bien : notre défense de la culture et des droits démocratiques du Peuple n’est pas « nationaliste », pas identitaire. Sur notre terre arpitane, non seulement un faible nombre de personnes se revendiquent de culture arpitane, résultat de 2 siècles de domination culturelle de la bourgeoisie de l’Etat France et de son élément le plus fort, la bourgeoisie d’Île-de-France ; mais les revendications allant de la création d’une région Savoie ou d’une région Dauphiné, à l’indépendance pure et simple en passant par l’autonomie ou divers degrés de décentralisation, sont souvent portées par des personnes réactionnaires.

 

Cela vient du fait que nous sommes une région riche : pas pour ceux et celles, bien sûr, qui vivent dans nos quartiers populaires et nos villages, mais pour la bourgeoisie locale – malgré la phase terminale de la crise capitaliste amorcée depuis 2 ans. Une région située dans la « colonne vertébrale » économique européenne qui va de l’Italie du Nord au Sud de l’Angleterre.

 

L’Etat France est l’Etat de la bourgeoisie et de son élément dominant, la bourgeoisie parisienne. Mais depuis presque un siècle, il s’est vu imposer un certain nombre de concessions par la classe ouvrière et aux masses populaires : les conquêtes démocratiques et sociales. Surtout dans la période où une forte croissance économique a coïncidé avec un mouvement ouvrier et populaire encore fort, entre 1945 et 1975.

Aujourd’hui que le capitalisme, après 35 ans de crise générale, entre dans la phase terminale de cette crise, la bourgeoisie veut récupérer ces concessions. Lorsque vous entendez un patron (genre 30 salariés) ou un petit-bourgeois réactionnaire « de base » râler contre « l’Etat », il râle en réalité contre ces conquêtes démocratiques et sociales, imposées par le mouvement ouvrier et le mouvement populaire démocratique : il sera à côté de ça le premier à appeler les flics (pour le coup, colonne vertébrale de l’Etat bourgeois : la « violence légitime ») si des « jeunes » font trop de bruit, ou à réclamer que l’Armée (idem) intervienne dans les quartiers populaires…

 

Dans certains cas, comme en Alsace ou chez nous, en Flandre ou en Italie du Nord, lorsqu’il y a un « particularisme » culturel et que la bourgeoisie est parfois plus dynamique (et plus réactionnaire encore) que la bourgeoisie parisienne (ou romaine ou bruxelloise) elle-même, cette « grogne » contre « l’Etat » peut devenir une revendication décentraliste, autonomiste ou carrément séparatiste.

 

Mais ce qui importe, c’est qu’elle est réactionnaire, et elle l’est par son contenu de classe.

 

Au contraire, a existé dans les années 70 un Mouvement harpitan (avec un H, on ne sait pas trop pourquoi) populaire, basé en Val d’Aoste, pour la culture et les intérêts démocratiques et sociaux du Peuple, un mouvement progressiste voire révolutionnaire, proche du mouvement maoïste (de France et d’Italie) de cette époque.

De même, pendant l’Occupation nazie et le régime fasciste de Vichy, nos Alpes arpitanes ont été une glorieuse terre de résistance populaire antifasciste, du Vercors aux Glières. La Haute-Savoie sera le premier département de la métropole française à être libéré, le 19 août 1944, par les seules forces de la Résistance.

 

 

Aujourd’hui, ces mouvements réactionnaires convergent vers la peste brune de notre époque : le mouvement identitaire. Il s’agit d’une véritable refondation du mouvement fasciste en Europe, s’inspirant des exemples du nationalisme flamand et de la Ligue du Nord italienne. Remettant en cause le nationalisme « étroit », « jacobin » du fascisme du 20e siècle, basé sur les Etats bourgeois issus du 18e ou 19e siècle, il revendique une « triple identité » à la fois locale / régionale (« charnelle »), « historique » (nationale) et européenne-chrétienne (« civilisationnelle »).

 

Ce nouveau fascisme est beaucoup plus proche de la réalité capitaliste d’aujourd’hui, et de demain : un bourgeois des Alpes arpitanes est parfois plus proche d’un bourgeois de Romandie ou du Piémont que du Nord de la France, fait plus d’affaires et de profits avec Milan ou Zürich qu’avec Paris, a plus de sous-traitants en Bulgarie qu’en Maurienne. Comme un bourgeois de Lombardie peut être plus tourné vers l’Allemagne et l’Autriche que vers le reste de l’Etat italien, un bourgeois flamand vers Rotterdam ou Londres que vers la Wallonie… Alors que dans le même temps, les Etats bourgeois européens peuvent individuellement de moins en moins faire face aux Etats-Unis ou à la Chine, et ont besoin de mettre leurs forces (moyens de productions, capitaux, armées, diplomaties) en commun.

 

Le mouvement identitaire colle donc totalement à la réalité du capitalisme européen aujourd’hui, donc aux besoins de la bourgeoisie la plus réactionnaire et agressive (à cause de la crise, de la concurrence mondiale et du renouveau des luttes révolutionnaires) et aux formes dont elle a besoin (les vieux Etats nations issus du 18e-19e siècle ayant quelque peu atteint leurs limites).

 

En somme, le fascisme du 20e siècle était largement basé sur les Etats-nations issus des révolutions bourgeoises des 18e-19e siècles, parce que c’était le cadre dans lequel le capitalisme s’était formé et se développait encore, parce que c’étaient les formes correspondant au capitalisme monopoliste du 20e siècle. Il tend aujourd’hui vers « l’identitarisme » régional-national-européen, parce que ce sont les formes qui correspondent à la réalité actuelle et aux besoins futurs du capitalisme monopoliste du 21e siècle en Europe. C’est un mouvement de fond qui dépasse largement les Identitaires proprement dit, et leurs amis et modèles européens. Il touche toute l’extrême-droite, aussi bien le FN que la mouvance NDP-MNR-PdF, ou la mouvance De Villiers.

 

L’idéologie identitaire de notre époque, comme l’idéologie nationaliste du fascisme du siècle dernier, consiste en fait à placer « quelque chose », en l’occurrence notre culture et notre terre, mais aussi « l’histoire commune » française et la « civilisation commune » européenne, au dessus de l’appartenance de classe. Donc, un prolétaire arpitan serait plus proche d’un bourgeois arpitan que d’un prolétaire parisien (pensez-vous, ces « racailles »…). Mais aussi (faut pas déconner !) plus proche d’un bourgeois parisien que d’un prolétaire portugais, et plus proche (surtout) d’un bourgeois flamand, milanais, allemand ou catalan que d’un prolétaire marocain… Bref. Une telle conception est forcément l’œuvre de ceux qui y ont le plus intérêt, autrement dit les bourgeois, les exploiteurs.

 

On constate que tout le long de la « colonne vertébrale » économique européenne, c'est-à-dire des frontières Nord et Est de l’Etat France, le mouvement est particulièrement fort (son maximum est en Alsace). 

Sur nos terres arpitanes, comme dans toute l’entité administrative Rhône-Alpes et le Sud-est de l’Etat France, il est puissamment implanté et en pleine expansion. Ils s’approprient notamment la mémoire Résistante et Partisane de nos Alpes, se nommant « Maquisards » à Grenoble et organisant une cérémonie aux Glières le 8 Mai. Cela est assez bien expliqué ICI.

 

Face à cela, la dernière des choses à faire, mais que toute une « gauche » petite-bourgeoise fait gaiement, est de se tourner vers la « République », le jacobinisme, le rejet de la culture et des droits démocratiques du Peuple d’Arpitanie comme « fasciste » ou (on l’a lu sur Indymédia Nantes au sujet de camarades antifascistes bretons), « identitaire de gauche ».

C’est dire cela qui est fasciste, qui plus est du VIEUX fascisme, du fascisme du 20e siècle, « républicain », centraliste et jacobin – il ne faut quand même pas être bien malin !

C’est être plus poussiéreux et moisi que les fascistes eux-mêmes, représentants et dernière ligne de défense d’un ordre social pourrissant. C’est jouer (finalement) les conceptions et les formes de la bourgeoisie de la IIIe République, contre les conceptions et les formes dont la bourgeoisie la plus réactionnaire a besoin aujourd’hui.

Mais c’est en fait logique : c’est leur nature de classe. Des fonctionnaires ou salariés du public qui défendent, consciemment ou pas, la main qui les nourrit : la République bourgeoise, et qui s’accrochent au souvenir doré des Trente Glorieuses… Ou des petit-bourgeois intellectuels déclassés, dont la culture à travers le monde est (relativement) universelle : ignorants et coupés de la culture populaire, ils n’y voient que « féodalité », « communautarisme » ou « chauvinisme arriéré », ou « sous-culture » (pour la culture populaire urbaine)… Et brament « les prolétaires n’ont pas de patrie » (sans rien comprendre bien sûr au sens de la phrase : Marx veut dire que les prolétaires n'ont pas d'allégeance à avoir envers les Etats bourgeois... pas que les prolétaires sont des clones de Mexico à Vladivostok !).

 

Il y a aussi ceux, qu’on trouve par exemple chez les Verts, qui vont défendre la « décentralisation » ou une « Europe des régions » (sans contenu de classe bien sûr), en dénonçant les conceptions identitaires comme des « détournements » de ces idées.

En réalité, ces personnes ont contribué dans les années 70-80 à mettre en place les nouvelles formes dont avaient besoin les bourgeoisies d’Europe occidentale (décentralisation des vieux Etats-nation et association au niveau européen), mais sous leur aspect démocratique bourgeois, « libéral ». Ils sont aujourd’hui dépassés par les nouvelles formes ultraréactionnaires et fascistes.

Là aussi ces gens représentent l’ancien, un projet démocratique bourgeois dépassé, qui n’a en grande partie pas eu le temps d’exister, face à l’aggravation de la crise capitaliste.

 

NON, ce que nous devons affirmer, c’est qu’on ne parle pas de la même chose. Il s’agit de deux projets différents, qui n’ont pas la même nature de classe.

 

NOUS défendons la culture populaire et les droits démocratiques des masses populaires des Alpes arpitanes. NOTRE PROJET est l’émancipation du Peuple et sa libre détermination, pour la culture du Peuple, ses droits démocratiques (inscrits au fronton de toutes les mairies, mais jamais appliqués), sa dignité.

Ce qui veut dire, tout simplement, le pouvoir au Peuple, qui prend son destin en main et en dispose librement, selon ses intérêts de classe. C’est très important : par exemple, les nationalités opprimées de l’Empire russe tsariste luttaient pour leur libération de cet Empire réactionnaire. Mais après la Révolution d’Octobre, elles ont rejoint la libre Union des Républiques socialistes soviétiques. Leur intérêt de classe était alors du côté du Pouvoir ouvrier-paysan de Moscou, et non de leurs nationalistes bourgeois locaux.

 

Un ensemble d’être humains sur un territoire donné, avec une réalité économique et écologique commune, produisant une culture commune, forme un Peuple. Il décide de son destin, de ses relations, de son degré d’association et (inversement) de liberté avec les autres Peuples, sachant que finalement, le communisme, la société sans classes voulue par les marxistes comme les libertaires, ne se réalisera complètement qu’au niveau mondial, sans frontières, sans Etats puisque ceux-ci ne sont que l’instrument d’une classe contre une autre. Nous serons tous égaux, ce qui ne veut pas dire que nous serons tous pareils : ce serait ridicule.

 

AU CONTRAIRE, le projet identitaire fasciste peut se parer de tout le folklore populaire (limite attraction pour touristes) qu’il veut : c’est un projet bourgeois, correspondant aux plans de la bourgeoisie non seulement locale mais européenne la plus réactionnaire, et comme nous sommes matérialistes, nous expliquons EN QUOI (voir ci-dessus), nous ne nous contentons pas de dire que ce n’est « pas bien » (idéalisme).

 

C’est un projet bourgeois et la bourgeoisie est une classe finissante, son rôle progressiste s’est terminé il y a 150 ans et elle ne lutte plus aujourd’hui que pour sa survie, contre le vent de l’histoire. C’est donc un projet brutal, haineux, barbare : voilà pourquoi ce n’est « pas bien ».

 

Nous sommes, en tant que prolétaires et autres classes populaires, L’AVENIR DU MONDE. Notre projet est donc radieux, lumineux, émancipateur de toutes nos souffrances et nos misères, de toutes les souffrances et les misères de l’humanité.

 

La volonté des fascistes de rassembler les exploités sous le drapeau de leurs exploiteurs, qu’il soit bleu-blanc-rouge ou rouge à croix blanche, ou même bleu à la couronne d’étoiles (le drapeau européen, qu’on voit apparaître dans les manifestations identitaires), se traduit par le fait de dresser les masses populaires les unes contre les autres.

En particulier les masses populaires « blanches », « de souche », « européennes » pour les identitaires, contre les masses populaires venues des autres continents, c'est-à-dire des néo-colonies (Maghreb, Afrique noire), ou de pays dominés par le capitalisme impérialiste européen (Turquie/Kurdistan du Nord).

 

Il y a plusieurs raisons à cela. D’abord les exploiteurs (même avant le capitalisme) ont toujours divisé les exploités pour mieux régner, c’est une première chose.

 

Mais aussi, le capitalisme en France (et donc l’Etat France lui-même) s’est construit, depuis 400 ans, d’abord sur le colonialisme des Amériques, basé sur la déportation et l’esclavage des Africain-e-s, avant de se réaliser dans la colonisation et la domination d’une grande partie de la planète, surtout le continent africain, de l’Algérie à Madagascar, ainsi que le Pacifique, le Proche-Orient, l’Indochine : c'est à dire l’impérialisme.

Cette situation a peu à peu créé une culture : une culture de supériorité des « Blancs », des Européens, sur les autres Peuples. C’est la deuxième raison. Des familles de prolétaires peuvent donc vivre dans l’Etat France depuis plusieurs générations, du moment qu’ils viennent du Maghreb, d’Afrika, de la Caraïbe ou de l’Etat turc, ils sont considérés comme « inférieurs », « barbares », et sont discriminé-e-s.

 

Enfin, la troisième raison, c’est que tous ces pays restent aujourd’hui des colonies sous une nouvelle forme : soit des pays « indépendants » en réalité complètement dépendants, soit des « départements » dits « français », mais français de seconde zone.

Or des millions de personnes, tout au long du 20e siècle mais surtout entre 1945 et 1975, ont été amenées dans la métropole France comme force de travail, pour les besoins du capitalisme. D’autres continuent de venir, fuyant la misère dans leur pays, la terreur répressive ou la guerre, toutes causées par l’impérialisme. Mais le capitalisme n’en a plus besoin (au contraire, il en a besoin là-bas, pour travailler à 1€ par jour ou faire la guerre), c’est donc désormais illégal (pour la loi capitaliste).

 

Toutes ces personnes représentent, dans la métropole impérialiste France, ces Peuples dont le capitalisme français se nourrit de l’exploitation et du pillage des richesses. Elles subissent donc une oppression spécifique : elles ne sont pas traitées comme les autres prolétaires et masses populaires. Elles font l’objet de lois d’exception écrites et non-écrites ou non-officielles, elles sont comme colonisées à l’intérieur même de la métropole impérialiste. Comme une colonie intérieure.

 

Parce qu’elles ont gardé des liens avec leurs néo-colonies d’origine, et parce qu'elles sont plus exploitées que les classes populaires "européennes" (qui profitent plus de la plus-value extorquée au "tiers-monde"), elles sont considérées par la bourgeoisie et les fascistes comme particulièrement dangereuses. Elles sont comme une « passerelle » entre le prolétariat « européen » de l’Etat France (et des autres Etats bourgeois impérialistes) et le prolétariat mondial : un lien que la bourgeoisie impérialiste redoute par-dessus tout.

Pour la bourgeoisie réactionnaire et les fascistes, il faut les isoler du reste des masses populaires, voire si possible (vu que la force de travail y coûte moins cher) les renvoyer dans leurs pays d’origine ou, en cas de situation révolutionnaire imminente, les exterminer. Il faut bien comprendre que la montée véritable du fascisme ne fait que commencer, et que celui-ci n’a encore montré qu’une toute petite partie de sa barbarie…

 

Ces prolétaires sont nombreux-ses dans nos Alpes arpitanes, où les besoins du capitalisme étaient et sont restés, jusque très récemment, importants. Disons-le clairement : ils et elles ne sont pas « chez nous », même « bienvenus », mais CHEZ EUX / ELLES.

 

Notre terre arpitane est à ceux et celles qui y vivent et travaillent. Pas à ceux ni celles qui vivent exclusivement du travail des autres, même si ils ou elles peuvent présenter un arbre généalogique arpitan jusqu’au 11e siècle.

 

En raison de leur situation spécifique, ces prolétaires ont une culture spécifique, mêlant celle de l’endroit où ils/elles vivent, celle de leurs pays d’origine, la culture populaire commune de l’Etat France, et en particulier la culture des quartiers populaires urbains, influencée par la culture des quartiers populaires urbains nord-américains. Nous luttons pour défendre leur culture populaire comme nous luttons pour la culture populaire arpitane (qui se nourrit elle-même des autres cultures). Nous ne luttons pas pour la culture populaire arpitane parce qu’elle est arpitane mais parce qu’elle est populaire. C’est une partie d’un combat pour la culture du Peuple en général.

 

De même, nous luttons pour leurs droits démocratiques comme nous luttons pour ceux des masses populaires de culture arpitane. Ce sont parfois les mêmes, mais parfois, et même souvent, il faut lutter contre l’oppression spécifique qu’ils et elles subissent.

SUR CE FRONT spécifique de l’oppression spécifique, un front qui va rugir comme le tonnerre face aux pogroms des fascistes, il faut une organisation spécifique (compter sur ses propres forces), comme l’ont compris et appliqué les Africain-e-s d’Amérique du Nord avec le Black Panthers Party. Cette organisation spécifique a et aura tout notre soutien.

 

Enfin, il existe une troisième oppression, spécifique elle aussi, qui remonte dans les millénaires aux origines de la société de classe (bien avant le capitalisme) : c’est l’oppression des personnes de sexe masculin contre les femmes, ainsi que l’oppression contre les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transsexuelles. Notre objectif révolutionnaire est une société sans classe, débarrassée de cette oppression. Dans nos Alpes arpitanes de forte tradition paysanne et ouvrière (y compris dans les cultures immigrées), où la force physique associée au sexe masculin est valorisée,  c’est une réalité très présente. C’est une oppression millénaire, et donc une lutte de longue haleine, une lutte prolongée, une lutte y compris, souvent, contre nous-mêmes (que nous soyons hommes ou femmes, hétérosexuel-le-s ou homosexuel-le-s, car l’oppression s’intègre dans l’esprit de l’opprimé-e).

Elle nécessite donc une intransigeance particulière. Les fascistes, de leur côté, célèbrent la force physique et la virilité. C’est peut-être LE point commun à tous les fascistes (nationalistes ou identitaires, « Occident chrétien » ou « nationalistes révolutionnaires »).

Il ne s’agit pas de tomber dans le féminisme bourgeois, moraliste, mais au contraire de mettre en avant l’antisexisme prolétarien : c’est dans la production collective imposée par le capitalisme au prolétariat que se construit l’égalité des sexes, qui se réalisera dans le renversement du capitalisme et de ses valeurs, pour ouvrir la voie au communisme…

Cette oppression particulière nécessite là aussi une organisation particulière : l’émancipation des opprimé-e-s sera toujours l’œuvre des opprimé-e-s eux/elles-mêmes.

 

Mais sur le front général du fascisme, face à l’écrasement (économique, politique, militaire-répressif et culturel) qu’il promet au prolétariat et aux autres classes populaires en général, l’Action Antifasciste des Alpes Arpitanes vise à réaliser la plus large UNITÉ POPULAIRE (base de classe) et RÉVOLUTIONNAIRE (base idéologique) antifasciste.

C'est-à-dire que le fascisme ne sera vraiment vaincu que par le prolétariat et les classes populaires alliées, et ne sera pas vaincu dans le cadre du capitalisme ni des institutions bourgeoises, encore moins grâce à eux (en 1945 il n’a été que rangé au placard, pour ressortir 15 ans plus tard et exploser 40 ans plus tard), mais par leur renversement.

 

Le noyau original actuel de l’Action Antifasciste des Alpes Arpitanes est marxiste-léniniste-maoïste. Mais elle est ouverte à tou-te-s celles et ceux, marxistes-léninistes, simplement marxistes, progressistes ou libertaires, vivant et travaillant sur cette terre, de culture arpitane ou pas, d’ici ou d’ailleurs, qui entendent lutter contre le fascisme, avant tout sur le plan POLITIQUE ET CULTUREL.

 

En luttant pour la culture populaire en général, dans l’Etat France, en Europe et à travers le monde. En luttant pour la culture populaire arpitane en terre arpitane.

 

En luttant pour les droits démocratiques des masses populaires dans le monde et des masses populaires arpitanes en terre arpitane.

 

En soutenant la lutte pour les droits démocratiques particuliers des minorités « colonisées de l’intérieur », face à l’oppression particulière subie par elles.

 

En combattant l’oppression sexiste et homophobe, reflet du culte de la force et de la virilité, du patriarcat dans lequel le fascisme plonge ses racines.

 

En affirmant que le fascisme prend sa source dans le capitalisme lui-même, son exploitation et ses valeurs, qu’il est sa créature et son serviteur, et qu’il ne sera donc jamais vaincu durablement dans le cadre du système capitaliste.

 

Anticapitaliste, anti-Etats bourgeois,  antiraciste, antisexiste : voilà la base de notre Unité Populaire Antifasciste.

 

LE CAMP DU PEUPLE EST NOTRE CAMP !

 

Bonnes lectures, et n’hésitez pas à nous contacter !

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :